Le virus du moment devrait amener les journalistes à nous informer sur les backdoors, car celui-là et sa variante précédente exploite un backdoor, porte dérobée, de Windows.
Qu'est-ce qu'une backdoor? Pendant longtemps cela a alimenté les conspirations les plus folles. On sait depuis 2012 ce qu'est un backdoor de Windows. A chaque fois qu'une entreprise ou qu'un chercheur fait part à Microsoft de sa découverte d'une vulnérabilité dans Windows pouvant permettre à un programme de prendre le contrôle d'un ordinateur, Microsoft donne la vulnérabilité à la NSA pour que celle-ci puisse l'utiliser pour saboter des ordinateurs quelque part dans le monde.
Ces vulnérabilités sont patchées ou non dans le futur par des mises à jour dites de sécurité. Microsoft tient la liste de celles qui sont patchées officiellement et sait parfaitement lesquelles ne le sont pas, c'est-à-dire lesquelles peuvent continuer à être exploitées par la NSA pour saboter des ordinateurs.
La NSA a développé des outils en interne pour exploiter ces vulnérabilités, dont on leur a donné les explications et la méthode à suivre, au passage permettant de faire voler en éclat le fait que les employés de la NSA emploierait des petits génies, puisqu'il suffit des répéter des instructions données par d'autres. Et ce sont certains de ces outils qui ont fuité sur internet il y a quelques mois.
Sans surprise, ces outils étaient en mesure d'exploiter des vulnérabilités présentes dans des ordinateurs aussi vieux que ceux qui fonctionnent avec Windows XP, c'est-à-dire des vulnérabilités que Microsoft n'a INTENTIONNELLEMENT jamais patché pendant des années.
Cela fait de Microsoft un acteur à qui on ne peut pas faire confiance. Un acteur criminel qui rend possible le sabotage arbitraire d'ordinateurs au profit d'intérêts flous. En ce sens, les gens qui sont derrière ce virus, cette exploitation d'un des outils de la NSA, n'ont rien à se reprocher. Si la NSA estime que l'utilisation de ces outils était business as usual et que cela ne posait aucun problème morale à Microsoft, aux employés de Microsoft qui eux savent exactement ce qui est en jeu, alors je ne vois pas bien pourquoi celui ou ceux qui sont derrière ce virus actuel ont quoi que ce soit à se reprocher.
En d'autres termes, soit tous ces acteurs vont en prison, soit personne. Et comme ce n'est pas imaginable pour la NSA et pour Microsoft, j'en conclue que personne ne peut objectivement aller en prison ni même être blâmé pour quoi que ce soit, sauf à faire preuve d'une mauvaise foi extraordinaire.
Une mauvaise foi digne de celui qui vous met un poignard dans le dos.
Conclusion : si vous utilisez Windows, vous savez que votre système d'exploitation n'est pas digne de confiance.
Gag du jour : Microsoft a annoncé publiquement avoir patché une de ces backdoors dans Windows 10 et encourage par conséquent vivement à utiliser(acheter) Windows 10, c'est-à-dire un nouvel ordinateur d'ailleurs car les deux vont ensemble. Ce que ne dit pas Microsoft? que Windows 10 a d'autres backdoors qui peuvent être exploitées.
Corollaire : nos militaires n'utilisent pas Windows j'espère? Hein? Hein!!