Le premier problème avec un état qui compte s'octroyer le pouvoir de dire ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, est que c'est la définition du totalitarisme. Un totalitarisme qui fait abstraction de ce que pensent les gens, et n'est par conséquent pas viable.
Le second, c'est que l'état via des minorités actives peut vouloir dire cette vérité pour en réalité prendre le contrôle de l'information, soumettre les supports d'information selon leur désidérata. Ceci ne pose pas de problème tant qu'il y autant de plateforme que nécessaire pour refléter la sensibilité des gens et l'information. Mais dans un monde fait de Google et Facebook, cela pose un problème manifeste tant ces 2 entreprises à elles seules représentent une concentration des supports mondiaux. Exactement comme s'il n'y avait plus qu'un imprimeur sur la planète et que des minorités actives peuvent dicteur leur loi à cet imprimeur.
Pourtant, une vision démocratique des choses tenderait à promouvoir l'émergence, pour l'utilisateur de la platforme, n'ont pas de loi répressive et coercitive, qui est un élément objectif d'un état policier, mais d'outils permettant de ne pas voir des informations que l'on pense éronées ou pas compatibles avec sa sensibilité, un peu comme un filtre anti-spam mais plus générique. Ces outils donnent le pouvoir à chaque utilisateur de ne voir que l'information qu'il souhaite voir et par conséquent lui permet à lui et à lui seul de décider, sans intermédiaire. Dans ce contexte, les plateformes ne sont que des tuyaux, n'ont aucune intelligence et en particulier aucune pression à censurer via des tiers qu'ils soient légitimes (états) ou non (minorités actives).
Il est par conséquent nécessaire que des spécialistes de l'informatique puissent faire partie de ce débat, de façon à équilibrer des discussions qui, autrement, n'enferment que dans une logique policière, qui est loin d'être une solution, ni pérenne, ni morale.