Evoquer par l'exemple factuel de l'incroyable manque de déontologie de la part de Apple et de Microsoft, c'est oublier de temps en temps que les autres géants de l'internet ne sont pas mieux.

Rigolons donc tous ensemble avec Google.

Google qui est pourtant craint par l'ensemble des gens qui ont un site sur internet, ou des news à publier ou des annonces à faire, bref pratiquement tout ce qui compte d'acteurs de l'internet.

Cette crainte, Google la fait vivre et ressentir au quotidien en obligeant les acteurs de l'internet à se conformer à son diktat pour espérer pouvoir être référencé correctement. Ce diktat va très loin puisqu'il va jusqu'à contraindre sur de multiples points la façon dont le contenu est formaté, la quantité de contenu sur une page, l'organisation même du contenu (le seul fait de répéter un propos pourrait vous pénaliser).

Et bien figurez-vous que tout le monde croit que Google est le roi de l'internet, que rien ne pourrait être plus faux.

En l'espèce, Google vient d'annoncer qu'il allait se conformer au diktat d'associations communitaires microscopiques mais très militantes et oeuvrant en secret avec manifestement de graves représailles en qu'à de refus d'obéir, et Google annonce qu'il va changer son index de façon à notamment à ce que les sites supposés révisionnistes puissent ne plus être référencés comme ils le sont aujourd'hui.

Pourtant, Google a toujours affirmé que la position d'un site dans son index reflétait sa popularité auprès de ceux qui font des recherches et qui cliquent, et par conséquent il n'y a aucune légitimité à changer son index sauf à s'auto-détruire.

Conclusions :

Google est prêt à détruire ce qui a fait son succès depuis quinze ans, au profit d'associations communautaires qui ont su faire passer leur message (lisez : qui ont fait comprendre à Google qu'il y aurait de graves représailles sinon)

Google se soumet sans tergiverser.

Corollaire :

Lorsque les acteurs de l'internet se soumettent à Google, et que Google se soumet à quelques associations communautaires très militantes, qui contrôle internet en fin de compte ? Vous avez deux heures...

Je ne l'avais pas vu passer, mais Apple a décidé de contraindre les développeurs d'applications sur l'app store à utiliser HTTPS pour toute communication, après installation, entre l'application installée sur le matériel de l'utilisateur final et le serveur ou les serveurs du développeur, y compris d'ailleurs les tiers publicitaires.

Apple ne manque pas de culot car d'une part c'est un faux sentiment de sécurité qui est introduit et d'autre part la contrainte est forte pour le développeur d'applications.

En effet, d'une part le fait qu'un algorithme de cryptage soit utilisé ne justifie pas mieux l'envoi de données personnelles de l'utilisateur si celui-ci n'en est pas conscient et ne l'a pas explicitement accepté. Ce n'était pas acceptable sans cryptage, ça ne l'est pas plus avec.

D'autre part, mettre en place HTTPS sur son serveur suppose que ce dernier utilise une adresse IP publique et qu'il y a dessus un certificat qui coûte au bas mot 100 euros par an. L'adresse IP publique n'est obtenue qu'avec un hébergement web spécial qui coûte au bas mot 5 fois plus cher qu'un hébergement normal, en sus de ces 100 euros annuels. Autrement dit, l'obligation d'utiliser HTTPS est une façon pour Apple de sélectionner uniquement les développeurs qui ont les moyens financiers de le mettre en oeuvre.

Cela s'inscrit plus dans la suite de la suppression dans l'app store dont Apple souhaite se débarrasser sans avoir à le justifier. Pour ceux que ça vise, c'est un rappel que le "walled garden" de Apple, qui lui donne le droit de mort sur chaque application, un monopole injustifié car d'un côté l'app store est censé être un tuyau neutre dans lequel Apple ne cherche pas à filtrer le bon grain de l'ivraie, et de l'autre le marché décide déjà quelles sont les "bonnes" applications. Apple s'arroge donc le privilège d'interférer au delà du téléchargement d'une application de son app store, ce qui permet de mettre en doute sa bonne foi et sa neutralité

Je ne suis pas surpris par la politique de Apple, qui fait l'effet d'un tir dans le dos. Et je me réjouis de n'avoir jamais rien investi dans ce domaine.