Mauvais signal envoyé par Apple hier lors de son lancement de OS X Mavericks et des suites iLfe et iWorks pour iOS. Que s'est-il passé? Apple a annoncé que tout ceci serait parfaitement gratuit, le système d'exploitation pour n'importe qui, et les suites de productivité pour tout acheteur d'un nouvel appareil iOS.

Ceci envoie aux consommateurs finaux et aux entreprises le signal que le logiciel ne vaut rien. Et que seul le matériel combiné au logiciel compte. Donc que seules des entreprises comme Apple comptent et méritent que l'on achète leurs produits. Dommage collatéral : les développeurs de logiciels, que cela soit des jeux ou non, qui déjà ne pouvaient guère demander qu'un euro à peine pour chaque licence, et à qui Apple, qui joue le rôle de fournisseur, vient dire que c'est encore trop et que ce serait tout aussi bien si c'était gratuit.

Evidemment il y a une contrepartie pour Apple, puisque cette entreprise vend du matériel, et cher. Les grosses marges sur le matériel incluent donc les coûts de développement/maintenance des logiciels.

Mais rien de tel pour nous éditeurs de logiciels. Ceci est évidemment un message désastreux pour l'écosystème du logiciel. Il ne reste plus comme alternative que mettre de la publicité, mais avec des rendements au coup par mille (CPM) toujours plus faibles. Ou développer gratuitement les logiciels en espérant attirer des investisseurs et entrer en bourse. Bref, pas du tout le modèle qui fonctionnait depuis 30 ans.

Il va falloir considérer l'édition de logiciels comme une impasse et penser à une reconversion. A bon entendeur...

Microsoft annonçait officiellement hier, le 22 octobre 2013, la sortie de la seconde génération de la tablette Surface, quasiment le seul système à base de Windows RT 8.x. Et comme ces gens là font les choses bien, ils n'ont rien trouvé de mieux que d'enlever la particule RT à Windows RT 8.x et au nom de la tablette.

De sorte que si vous voyez une application compatible Windows 8.x, il sera toutefois impossible avec ces informations d'affirmer ce que cette application supporte réellement, dans quel environnement cette application s'exécute normalement. Et ce en contradiction avec la simplicité de ce qui a fait la force de Windows depuis les années 1990. Il suffisait en effet de marquer "compatible Windows" pour que n'importe quel utilisateur de PC puisse télécharger, installer et utiliser la dite application.

Ceci est une des choses qui complexifie encore la tâche des éditeurs de logiciels. Vous avez donc le choix, entre opter pour un système d'exploitation alternatif, mais qui ne vous fera pas gagner d'argent (à moins de faire des jeux et encore), ou rester sur Windows mais vous préparer à faire de l'explication plutôt que de vendre votre produit. Bref à assurer le support technique de Windows au lieu de vos propres logiciels.

Décidément, le vent tourne.