Bonne nouvelle n'est-ce pas que cette
baisse, la deuxième consécutive cette année, du taux d'intérêt du livret A. En février, il passait de 2.25% à 1.75%, et déjà les médias disaient que les épargnants étaient épargnés car la baisse automatique aurait dû faire descendre le taux d'intérêt à 1.5%.
Et là cette seconde baisse à 1.25%. Idem dans les médias, où on ose prétendre que les épargnants doivent se considérer bien lotis car la baisse mécanique aurait dû amener le taux d'intérêt à 1%.
Une baisse de 2.25% à 1.25% en moins 6 mois seulement, qu'est-ce que cela représente ? Voici les calculs :
- avant l'augmentation du plafond du livret A, passé de 15300 à 22950 euros en deux temps, le taux d'intérêt de 2.25% permettait de percevoir 344,25 euros par an pour un livret A au plafond.
- avec l'augmentation du plafond, soit l'exécution d'une promesse électorale de Hollande, l'intérêt passe à 516,37 euros par an pour un livret A au plafond (au nouveau plafond), soit 172,12 euros supplémentaire. Gain pour l'épargnant.
- quelques mois plus tard, le livret A baisse une première fois à 1.75%, puis le 1er août il passera à 1.25%, ce qui veut dire 286,87 euros d'intérêt par an pour un livret A au plafond.
Si on compare l'intérêt d'un livret A au plafond avant Hollande et à partir du 1er août, on a respectivement 344,25 euros (avant Hollande), et 286,87 euros (pendant Hollande). Soit une perte sèche de 57,37 euros pour les épargnants, qui en contre-partie ont mis plus d'argent dans leur livret A, ce qui aide l'état à financer des projets.
Hollande, c'est donc pour l'épargnant l'assurance d'un manque à gagner.
Il faut rappeler que les banques ne veulent pas que l'argent des épargnants soit mis dans des livrets A. Il faut le savoir, au moins en théorie, les banques n'ont pas le droit de prendre ces montants comme garantie pour l'ouverture des crédits. Pour la banque, le livret A est donc un coût, pas quelque chose de rentable.
Le lobby bancaire étant ce qu'il est, on n'est pas étonné de constater l'évolution des choses en ce sens. Les banques veulent évidemment par la même occasion, faire sortir l'argent des livrets A pour que les gogo-épargnants les remettent dans des assurances-vies et autre produits que toute banque sait faire fructifier (notamment via des frais de gestion toujours plus élevés).
Idem d'ailleurs pour l'ex-codevi.